Pierre PEAN / Hubert VEDRINE: et si ça suffisait!

Fallait-il réagir aux propos de messieurs PEAN et VEDRINE publiés dans le dernier numéro de « Le Un »? Colette BRAECKMAN s’est légitimement exprimée (lire sur son blog) et nous partageons en tout point son indignation, tant à l’égard du directeur de la Revue en question qu’à celui des « spécialistes » à qui on a donné abusivement la parole.

Hubert VEDRINE, fidèle à sa ligne de conduite, droit dans ses bottes, défend bec et ongles le comportement des responsables politiques français de 1994. Il était de ceux-là!

Quant à Pierre PEAN, le célèbre « journaliste enquêteur », il nous sert à nouveau sa soupe de « monsieur Je sais tout ». Son analyse s’en tient à nous cracher une fois encore les conclusions du juge BRUGUIERE! Rien de nouveau sous le soleil. Il y a sa thèse à lui, celle des politiques français, la seule qui décrit « la vraie la vérité »; et celle du président KAGAME et de ses fervents représentants, ceux qu’il appelle élégamment  « les idiots utiles ». Il n’est pas nécessaire de reprendre point par point son argumentation, cela a déjà été fait!

Là où monsieur PEAN devient parfaitement ridicule, c’est lorsqu’il éprouve le besoin de parler du « méchant KAGAME »: comme Joe DALTON, déjà, « tout petit à l’école », il était méchant! Comment une personne de son rang, ou du rang qu’il se donne,  peut-elle se s’abaisser à une telle indignité? C’est pitoyable.

Témoin de la défense  au procès en appel de Pascal SIMBIKANGWA (voir le compte rendu de son audition), Pierre PEAN faisait moins le fier. Interpellé par le président de la Cour qui lui demandait de ne pas lire son témoignage, il a perdu pied et a dû aller se reposer quelques instants avant de se présenter à nouveau devant jurés et magistrats. Personne ne comprend encore pourquoi et comment il en est arrivé à se retrouver dans le camp de ceux qui ont participé au génocide! Le croiserons-nous encore un jour sur notre chemin? L’entendrons-nous une nouvelle fois cracher son venin mensonger contre ceux qui ont choisi le camp de la justice en mémoire du génocide des Tutsi? D’autres directeurs de journaux lui donneront-ils encore la parole, une parole dont on se passerait bien?

L’attentat contre l’avion de Juvénal HABYARIMANA n’est pas « l’élément déclencheur » dont PEAN prétend que c’est une vérité partagée. Ce fut le signal donné aux tueurs de mettre un point final à ce qui avait été préparé: un GENOCIDE. Ne nous laissons pas entraîner sur les chemins de la négation. L’humanité qui est en chacun de nous y serait à nouveau bafouée. Continuons le combat pour que justice soit rendue: c’est le seul espoir des rescapés dont la dignité a été anéantie et de tous ceux qui partagent leur souffrance.

Alain GAUTHIER, président du CPCR

 

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