Glossaire

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A

Abakombozi

« Les libérateurs », milice de jeunesse du parti PSD.

Accords d’Arusha

Accords de paix, signés en août 1993, à Arusha (Tanzanie), entre le gouvernement du Rwanda et le FPR (Front patriotique Rwandais). Ils prévoient notamment la diminution des pouvoirs du Président HABYARIMANA au profit d’un gouvernement « à base élargie » (cinq portefeuilles sont attribués au FPR), l’intégration des militaires du FPR dans la nouvelle armée gouvernementale, la nomination de Faustin TWAGIRAMUNGU  au poste de Premier ministre et l’envoi d’un contingent de 2 500 hommes de l’ONU, la MINUAR, pour faciliter la mise en place des nouvelles institutions. Le président HABYARIMANA fit tout pour différer la mise en place de ces accords. L’attentat contre lui survint le soir du jour où il s’y résigna.

Akazu

Le terme Akazu, apparu ouvertement en 1991, signifie « petite maison » en kinyarwanda. L’Akazu est constituée d’une trentaine de personnes dont des membres proches ou éloignés de la famille d’Agathe KANZIGA, épouse de Juvénal HABYARIMANA. On retrouve au sein de l’Akazu de hauts responsables des FAR (Forces Armées Rwandaises) ainsi que des civils qui contrôlent l’armée et les services publics et accaparent les richesses du pays et les entreprises d’État.

Amoko

Terme générique désignant les clans et groupes ethniques

Autodéfense civile (programme)

Mis en place au début des années 90 par le régime Habyarimana, c’est un programme de distribution d’armes et d’entraînement au tir et au combat d’une partie de la population pour faire face aux offensives du FPR (Front Patriotique Rwandais). Les formations sont menées par d’anciens soldats ou des réservistes de l’armée.


B

Bakiga

Gens du nord

Bayenduga

Gens du sud et du centre

BAGOSORA Théoneste

Chef de cabinet du ministre de la défense du gouvernement intérimaire, désigné comme membre de l’Akazu et du Réseau Zéro, le colonel BAGOSORA est un des piliers du pouvoir. Il a contribué à armer les Interahamwe à partir de 1991 et a joué un rôle clé dans l’organisation des milices début avril 94. Après l’attentat du 6 avril, il prend la tête d’un comité de crise et installe au pouvoir les extrémistes Hutu. Condamné par le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), à la prison à vie en 2008 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, sa peine a été réduite à 35 ans de prison en appel en 2011.

BARAYAGWIZA Jean Bosco

Porte parole de la CDR (Coalition pour la Défense de la République) membre du comité directeur et actionnaire de la RTLM (Radio-télévision libre des mille collines), désigné comme membre de l’Akazu, Jean Bosco BARAYAGWIZA est présenté comme l’idéologue de la CDR. Il a publiquement promu le nettoyage ethnique et ses discours étaient régulièrement diffusés sur la RTLM. Il a été condamné par le TPIR à 35 ans de prison pour génocide, incitation au génocide, extermination et persécution constitutives de crimes contre l’humanité en 2003. Sa peine réduite a été réduite à 32 ans en appel en 2007. Il est décédé en 2010.

BIZIMUNGU Augustin

Nommé chef d’état-major des armées au lendemain de l’attentat du 6 avril, Augustin BIZIMUNGU était responsable des FAR et de la garde présidentielle. Il a été condamné par le TPIR, en 2011, à 30 ans de prison.

BIZIMUNGU Côme

Désigné comme membre de l’Akazu et des escadrons de la mort, Côme BIZIMUNGU est préfet de Gisenyi en 1991 (lors du massacre Bagogwe) puis président du conseil d’administration de la Banque Nationale du Rwanda.


C

CDR

Coalition pour la défense de la République, parti Hutu extrémiste, créé en mars 1992, au moment des massacres de Tutsi dans le Bugesera. La CDR a également une milice, l’Impuzamugambi.


E

ENI

Abréviation pour « l’Ennemi de l’Intérieur » utilisée par les militaires rwandais qui recouvre deux catégories : l’ennemi principal qui « est le Tutsi de l’intérieur ou de l’intérieur extrémiste et nostalgique du pouvoir, qui n’a jamais reconnu et ne reconnaît pas encore les réalités de la Révolution Sociale de 1959, et qui veut conquérir le pouvoir au Rwanda par tous les moyens, y compris les armes » et le partisan de l’ennemi principal qui « est toute personne qui apporte tout concours à l’ennemi principal ».


F

FAR

Forces Armées Rwandaises.

FPR

Front Patriotique Rwandais.


G

Gacaca

(se prononce « gatchatcha »)
Tribunaux traditionnels au Rwanda, réactivés en 2001 et opérationnelles à partir de 2005, en raison de la saturation des institutions judiciaires pour juger des personnes suspectées de meurtre pendant le génocide. Composées de personnes élues pour leur bonne réputation, les Gacaca avaient une vocation judiciaire et réconciliatrice, favorisant le plaider coupable en contrepartie de réduction de peines. Près de 2 millions de dossiers ont été examinés par 12000 tribunaux gacaca avant leur clôture officielle le 18 juin 2012.

GATABAZI Félicien

Originaire de Butare (Sud) et Président du PSD, Félicien GATABAZI  est nommé, à la faveur du multipartisme, ministre des Travaux publics et de l’Énergie en juillet 1993. Assassiné le 21 février 1994, son meurtre aurait été, selon une enquête de la MINUAR, commandité notamment par Pascal SIMBIKANGWA, Elie SAGATWA et Alphonse NTIRIVAMUNDA.

GATETE Jean Baptiste

Désigné comme membre de l’Akazu et directeur du MRND (Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement – parti présidentiel) de Murambi, il fut bourgmestre de Murambi de 1987 à 1993 puis démis de ses fonctions suite à des allégations de persécutions des Tutsi de Murambi. Il a été condamné par le TPIR, en 2011, à la prison à vie puis, en appel, en 2012, à 40 ans de prison.


H

HABIYAMBERE Joseph

Joseph HABIYAMBERE a succédé en 1981 au colonel LIZINDE au poste de Directeur Général du Service Central de Renseignement (SCR). Il fut préfet de Gikongoro puis de Gisenyi où il succéda à Côme BIZIMUNGU. Proche de Protais ZIGIRANYIRAZO et de Léon MUGESERA, il est désigné par de nombreuses sources comme membre du réseau Zéro ou des Escadrons de la mort. Il occupa enfin le poste stratégique de Directeur Général de l’Emploi au Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi, qui contrôlait toutes les nominations des employés de l’Etat.

HABYARIMANA Juvenal

Président de la République rwandaise de 1973 jusqu’à son assassinat le 6 avril 1994. Juvénal HABYARIMANA a instauré un régime à parti unique, le MRND, discriminatoire à l’encontre des Tutsi et marqué par un favoritisme à l’égard des Hutu originaires de la préfecture de Gisenyi (Nord), région dont il était originaire. Il a introduit des quotas ethniques dans l’administration et l’enseignement pour limiter le poids des Tutsi et laissa la propagande et la haine anti-Tutsi se développer massivement sous son pouvoir.

Hutu-power

Terme qui traduit la radicalisation ethnique d’une partie des militants des mouvements politiques. A partir de 1993, la plupart des partis politiques se sont disloqués en deux tendances : une extrémiste dite « power » (ex. MDR-POWER; MRND-POWER; PL-POWER, etc), et l’autre modérée, rapidement mise à mal.


I

Ibyitso

Hutu présumés complices du FPR (Front Patriotique Rwandais).

Impunzi

Réfugié

Impuzamugambi

« Ceux qui ont le même but », mouvement de jeunesse et milice, créé par la CDR en 1992.

Indomptable ikinani (L’)

Journal extrémiste créé par Pascal SIMBIKANGWA, en 1992. Les propos qu’il contient sont tellement orduriers que le journal sera interdit et le premier numéro mis au pilon. Ce numéro s’en prenait, en particulier, violemment à Agathe UWILINGIYIMANA, alors ministre de l’enseignement primaire et secondaire, future premier ministre et qui fut l’une des premières grandes figures, opposées à l’extrémisme Hutu, assassinées le 7 avril 1994.

Inkotanyi

Combattant du FPR (terme utilisé à partir de 1990).

Inkuba

Mouvement des jeunesses du MDR.

Inyenzi

Cafard en kinyarwanda, nom par lequel les Tutsi étaient désignés par la propagande raciste.

Interahamwe

« Ceux qui combattent ensemble » ou « qui s’entendent », mouvement de jeunesse et milice recevant une formation militaire, créé en 1992 par le MRND, le parti du président HABYARIMANA.

IYAMUREMYE Augustin

Vétérinaire de formation, membre du PSD, Augustin IYAMUREMYE a été préfet de Gitarama puis nommé, à la faveur du multipartisme, directeur du renseignement en juin 1992. Devenu alors patron de Pascal SIMBIKANGWA, il met tout en œuvre pour mettre ce dernier à l’écart.


K

KABUGA Félicien

Homme d’affaires très lié à la famille du président Habyarimana : ses filles Bernadette et Françoise ont épousé Jean-Pierre et Léon Habyarimana, fils du couple présidentiel.
Surnommé «le financier du génocide», il aurait été le principal bailleur de fonds du MRND, de la CDR et de leurs milices. En cette qualité, il a exercé une influence considérable sur ces organisations et une autorité sur leurs membres, y compris sur les Interahamwe. C’est lui qui est à l’origine de l’armement massif des populations civiles : en novembre 1993, il a importé 25 tonnes de machettes chinoises puis 50.000 machettes en mars 1994, juste avant le génocide.
Félicien KABUGA était également actionnaire et président du conseil des directeurs de la radio RTLM.
Pendant le génocide, il s’installe à Gisenyi où il crée le Fonds de défense nationale, afin de soutenir le gouvernement intérimaire dans son combat contre « l’ennemi » et ses « complices ».
Son épouse et ses filles ont été évacuées par avion militaire français le 12 avril 1994.
Un mandat d’arrêt a été émis contre lui par le TPIR.

Kangura

« Réveille-le », journal extrémiste bi-mensuel

KANZIGA Agathe

Épouse du président HABYARIMANA, elle est souvent considérée comme la véritable patronne de l’Akazu. Le clan d’Agathe et de ses frères, dont Protais ZIGIRANYIRAZO, est au centre du pouvoir et de la montée de l’extrémisme Hutu dans le Rwanda d’HABYARIMANA. Evacuée par la France le 9 avril 1994 après l’attentat contre son mari, elle y réside toujours. L’OFPRA lui a refusé le statut de réfugié politique et le Conseil d’Etat vient de confirmer la décision de la préfecture de Versailles qui lui a refusé un titre de séjour. Elle vient de faire appel à la CEDH (Cour Européenne des droits de l’Homme).

KAVARUGANDA Joseph

Président de la Cour constitutionnelle, il a été assassiné, le 7 avril 1994, parmi les premiers opposants au régime. Depuis plusieurs mois, des menaces pesaient sur lui et, à ce titre, la MINUAR assurait sa protection. Ainsi, en mars 1994, dans une lettre au Président HABYARIMANA, Joseph KAVARUGANDA, dénonçait les menaces de mort proférées à son encontre par Pascal SIMBIKANGWA ainsi que les intimidations  dont il faisait l’objet.


M

Maneko

Indicateur

MDR

Mouvement Démocratique Républicain, il est créé en juillet 1991 et est l’héritier du Parmehutu de l’ancien président KAYIBANDA. Suite à la signature des Accords d’Arusha, il éclate en deux tendances, dont une « Hutu Power ». Jean KAMBANDA, membre du parti, deviendra d’ailleurs Premier ministre du Gouvernement intérimaire le 8 avril 1994.

MINUAR

Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda, créée le 5 octobre 1993 par la résolution 872 du Conseil de sécurité pour aider à l’application des Accords d’Arusha.

MRND

Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement, ex-Mouvement révolutionnaire national pour le développement, parti unique de 1975 à 1991 fondé par Juvénal HABYARIMANA.

MUGESERA Léon

Désigné comme membre de l’Akazu et des Escadrons de la mort, il est conseiller du Président de la République et vice- président du MRND à Gisenyi. Léon MUGESERA est l’auteur du « Discours de Kabaya », le 22 novembre 1992, dans lequel il appelait à exterminer les Tutsi. Extradé par le Canada, son procès est en cours au Rwanda.


N

NAHIMANA Ferdinand

Idéologue extrémiste, désigné comme membre de l’Akazu et fondateur de la RTLM, Ferdinand NAHIMANA est directeur de l’ORINFOR de 1990 à 1992, date à laquelle le Président HABYARIMANA est contraint de le limoger, sous la pression internationale. Il serait également un des inspirateurs de la création des Interahamwe. Il a été condamné par le TPIR à la prison à vie en 2003 mais sa peine a été réduite à 30 ans de prison en appel en 2007.

NSENGIYUMVA Anatole

Responsable du Bureau G2 (Service de Renseignement Militaire) jusqu’en juin 1993, puis commandant du secteur opérationnel de Gisenyi, Anatole NSENGIYUMVA a été brièvement le supérieur hiérarchique de Pascal SIMBIKANGWA au Bureau G2. En juin 1994, il est désigné pour servir d’officier de liaison auprès des Forces françaises déployées au Rwanda, dans le cadre de l’opération Turquoise. Condamné à 15 ans de prison par le TPIR, il est désormais libre mais « sous la surveillance du TPIR », aucun pays n’ayant à ce jour souhaité l’accueillir.

NGIRUMPATSE Matthieu

Désigné comme membre de l’Akazu et des escadrons de la mort, il est président du MRND et Directeur général des affaires étrangères attaché à la présidence. Il est présenté comme l’un des cerveaux du génocide notamment car, en tant que président du MRND, il a pris les dernières responsabilités dans la formation et les actions des Interahamwe. Il a été condamné par le TPIR à la prison à perpétuité en 2011 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, incluant viol et violences sexuelles.

NTIRIVAMUNDA Alphonse

Désigné comme membre de l’Akazu, gendre du Président Habyarimana, directeur des Ponts et Chaussées, il assure la logistique des escadrons de la mort en fournissant véhicules et bons d’essence aux tueurs lors des massacres du Bugesera de 1993.
Il fait partie des propriétaires d’origine et directeurs de la RTLM. Selon une enquête de la MINUAR, il aurait commandité, en février 1994, l’assassinat de Félicien GATABAZI, président du PSD (Parti social démocrate), avec Pascal SIMBIKANGWA, Elie SAGATWA et le colonel Laurent SERUBUGA .
Il est recherché par INTERPOL pour génocide et crimes contre l’humanité.

NYUNGURA Emile

Désigné comme membre des Escadrons de la mort et du PSD (Parti social démocrate). Selon une enquête de la MINUAR, il aurait commandité, en février 1994, l’assassinat de Félicien GATABAZI, président du PSD et rival, avec Pascal SIMBIKANGWA et Elie SAGATWA.

NZIRORERA Joseph

Désigné comme membre de l’Akazu, ancien ministre et député, il est secrétaire national du MRND au moment du génocide et, à ce titre, a exercé une autorité sur les milices Interahamwe et diverses activités politiques. Il est également l’un des premiers actionnaires de la RTLM. Il est décédé durant son procès au TPIR.


O

ORINFOR

Office Rwandais d’Information (sorte « d’ORTF  » rwandais).


P

PL

Parti Libéral. Le Parti Libéral va se scinder en deux fin 1993 : la tendance de son président, Justin MUGENZI, rejoint le Hutu Power, l’autre tendance, sera anéantie le 7 avril 1994.

PSD

Parti Social Démocrate, créé en juillet 1991. C’est un parti d’opposition surtout implanté dans le Sud.


R

RENZAHO Tharcisse

Désigné comme membre de l’Akazu, actionnaire et directeur de la RTLM, il est préfet de Kigali durant le génocide. Directement impliqué dans de nombreux massacres, il est condamné, en 2007, par le TPIR, à la prison à vie pour génocide et crimes contre l’humanité, peine confirmée en appel, en 2011.

Réseau Zéro

ou escadrons de la mort est une « société secrète » militaire dont l’objectif était d’éliminer les opposants politiques, de développer et d’armer des milices au sein de la population civile afin de déstabiliser le régime et faire échec aux accords d’Arusha.

RTLM

Radio-Télévision Libre des Mille Collines, radio privée créée en 1993. Elle répandit une propagande virulente contre les Tutsi, les Hutu modérés, les Belges et la MINUAR. La station est accusée d’avoir créé une atmosphère hostile qui prépara le terrain au génocide et d’avoir diffusé des incitations claires aux meurtres avec des invectives comme « Tuez tous les cafards » (Inyenzi).

RUGGIU Georges

Citoyen belge,  il était journaliste et animateur à la RTLM. Dans ce cadre, il a diffusé des émissions qui ont incité au meurtre ou à des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des Tutsis et ont constitué des actes de persécution envers les Tutsis, ainsi que certains Hutus et citoyens belges. Ayant plaidé coupable, il est condamné par le TPIR, en 2000, à 12 ans de prison.

RUTAGANDA Georges

Désigné comme membre de l’Akazu, membre fondateur de la RTLM, il est second vice-président des Interahamwe et membre du comité national du MRND. Condamné par le TPIR en 1999 à la prison à vie, il a été reconnu coupable d’avoir lui même participé à des attaques et fait assassiner des personnes réfugiés à l’Ecole Technique Officielle de Kigali (ETO) aux premiers jours du génocide. En 2003, sa peine a été confirmée en appel. Il est décédé en 2010.

RWABUKUMBA Séraphin

Désigné comme membre de l’Akazu et du réseau Zéro, Séraphin RWABUKUMBA était Président de la Banque centrale durant le génocide et aurait été l’un des hommes clés qui contrôlaient les escadrons de la mort.

RWAGAFILITA Pierre-Célestin

Désigné comme membre de l’Akazu, le colonel RWAGAFILITA était chef d’état-major adjoint de la gendarmerie depuis 1979 lorsqu’en 1990 il explique au général VARRET sa vision de la question tutsi : « ils sont très peu nombreux, nous allons les liquider”. Il sera mis à la retraite « d’office » en 1992 avant d’être rappelé, avec Théoneste BAGOSORA, pour « venir aider » au début du génocide. Il fut parmi les activistes les plus impliqués dans les massacres autour de Kibungo dont il était originaire. Seul officier supérieur de la préfecture, il valait mieux bénéficier de ses faveurs pour devenir bourgmestre, comme Tito BARAHIRA puis Octavien NGENZI à Kabarondo.
Sous le régime HABYARIMANA, il avait été décoré par la Belgique de de l’Ordre de Léopold II, élevé au grade de Commandeur du même Ordre et par la France  de la Légion d’Honneur, élevé au grade d’Officier!
RWAGAFILITA est mort au Cameroun depuis plusieurs années. Sa veuve vit en France.


S

Elie SAGATWA

Désigné comme membre de l’Akazu et du réseau Zéro, Elie SAGATWA était responsable des services de renseignement à la présidence lors de son décès dans le crash présidentiel. Selon une enquête de la MINUAR, il aurait commandité, en février 1994, l’assassinat de Félicien GATABAZI, président du PSD, avec Pascal SIMBIKANGWA et Alphonse NTIRIVAMUNDA.

SCR

Service Central de Renseignements où travaillait Pascal SIMBIKANGWA.

SWINNEN Johann

Ancien ambassadeur de Belgique au Rwanda de 1990 à 1994. En 1992, lors des massacres du Bugeresa, il révèle l’existence d’un état-major secret chargé d’exterminer tous les Tutsi : le réseau zéro. Il désigne Protais ZIGIRANYIRAZO comme dirigeant ce groupe dont aurait également fait partie Pascal SIMBIKANGWA.


T

TPIR

Tribunal Pénal International pour le Rwanda, créé à Arusha (Tanzanie) par la résolution 955 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 8 novembre 1994 (en anglais ICTR).

TWAGIRAMUNGU Faustin

Président du MDR, opposant au régime HABYARIMANA, il est nommé premier ministre dans le premier gouvernement post-génocide de juillet 1994. Il démissionne en 1995 et s’exile en Belgique et est depuis un opposant au président KAGAME. Candidat à la présidentielle de 2003, il a fondé le parti Rwandan Dream Initiative et a signé, en janvier 2014, un partenariat avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé actif dans l’est de la RDC.


U

Umuganda

Corvées communales obligatoires. Le nom de ces activités d’intérêt général, inscrites dans la tradition du pays (défrichage, entretien des chemins etc…) a été dévoyé par l’idéologie génocidaire pour désigner les tueries contre les Tutsi que les paysans avaient l’obligation d’accomplir.

UWILINGIYIMANA Agathe

Membre du MDR, ministre de l’Éducation nationale puis Premier ministre suite aux négociations d’Arusha, Agathe UWILINGIYIMANA était particulièrement honnie par la frange hutu-power qui dénonçait sa politique favorisant l’application des accords d’Arusha. Lors de son passage au ministère de l’éducation elle a notamment abolit les quotas restreignant le nombre de Tutsi. Elle a été assassinée, le 7 avril 1994, parmi les premiers opposants au régime.


Z

ZIGIRANYIRAZO Protais

Frère d’Agathe KANZIGA, également appelé « Monsieur Z », Protais ZIGIRANYIRAZO est considéré comme le véritable patron du réseau Zéro. Désigné comme membre de l’Akazu, il aurait également été en charge de recruter des Interahamwe. En 1992, lors des massacres du Bugeresa, il est désigné par l’ambassadeur SWINNEN comme le dirigeant de l’état-major secret chargé d’exterminer tous les Tutsi. Condamné initialement à 20 ans de prison par le TPIR, la cour d’appel l’a libéré mettant en cause la gestion des preuves de la Chambre de première instance.


Sources

AFRICAN RIGHTS :
Rwanda : Who is killing ; who is dying ; what is to be done.
African Rights,
P.O. Box 18368,
London
EC4A 4JE, 1994.

AFRICAN RIGHTS :
Rwanda : Death, Despair and Defiance.
African Rights,
P.O. Box 18368,
London
EC4A 4JE, 1995.
1re édition, septembre 1994.

BRAECKMAN Colette
Rwanda Histoire d’un génocide
Fayard, 1994.

CHRETIEN Jean-Pierre
Les médias du génocide, avec Reporters sans frontières
Éaditions Karthala, 1995.

C.P.CR
Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda

DUPAQUIER Jean François
L’agenda du génocide. Le témoignage de 
Richard Mugenzi, ex-espion.
Karthala, 2010

FIDH, AFRICA WATCH, UIDH et CIDPDD
Rapport de la Commission internationale d’enquête sur les violations des Droits de l’Homme au Rwanda depuis le 1er octobre 1990 ; 7 -21 janvier 1993.
Mars 1993.

HUMAN RIGHT WATCH
Genocide in Rwanda
1994.

M’FIZI Christophe
Le Réseau Zéro, Fossoyeur de la Démocratie et de la République au Rwanda (1975-1994)
Rapport TPIR, 2006, pp. 14, 29-30.

MOREL Jacques
La France au cœur du génocide des Tutsis
Izuba Editions, L’Esprit Frappeur, 2010.

NDUWAYO Leonard
Giti et le génocide rwandais
Éditions L’Harmattan, 2002.

PRUNIER Gérard
Rwanda : le génocide
Éditions Dagorno, 1995.

D’après un article initialement publié sur « Procès Génocide Rwanda », un site conçu et réalisé par Stéphanie Monsénégo (SCM Conseil) et Sophie Chaudoit pour le procès de Pascal Simbikangwa en 2014.

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