Affaire MUNYESHYAKA appelée à l’audience le 8 novembre 2017.

De source judiciaire, nous apprenons que l’affaire MUNYESHYAKA sera appelée à l’audience le mercredi 8 novembre 2017 devant la Cour d’appel de Paris. Voici deux ans (août 2015), le Procureur, dans son réquisitoire, avait demandé un non-lieu général. Deux mois plus tard, à notre grande surprise, le juge en charge du dossier requerrait à son tour un non-lieu, décision qui nous reste incompréhensible. C’est la raison pour laquelle les associations parties civiles, dont le CPCR, avaient décidé de faire appel. Il aura fallu attendre deux longues années pour que cette affaire revienne au devant de la scène judiciaire.

C’est depuis 1995 que l’abbé MUNYESHYAKA est visé par une plainte pour génocide pour le rôle qu’il aurait joué dans sa paroisse de la Sainte Famille à Kigali. Il s’agit donc de la plainte la plus ancienne déposée en France contre des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi. A ce jour, trois condamnations ont été prononcées, dont une seule définitive à l’encontre de Pascal SIMBIKANGWA, condamné en appel à 25 ans de prison le 3 juillet dernier par la Cour d’assise de Bobigny. Messieurs NGENZI et BARAHIRA, condamnés à perpétuité par la Cour d’assise de Paris en juillet dernier ont fait appel.

L’affaire MUNYESHYAKA défraie la chronique depuis de nombreuses années et les parties civiles souhaiteraient que le prêtre de Gisors puisse comparaître devant la Cour d’assise: les faits qui lui sont reprochés sont trop graves et les rescapés et leurs familles réclament légitimement justice.

De nombreuses autres affaires attendent toujours sur le bureau des juges et nous ne cessons de dénoncer la lenteur de la justice française, le temps jouant en faveur des bourreaux. Depuis janvier 2017, les juges ont annoncé la clôture de l’instruction dans cinq affaires et nous attendons toujours le réquisitoire du Procureur qui pourrait ouvrir sur d’autres procès d’assise. A noter que le CPCR n’a toujours pas reçu de réponse du Président de la République que nous avions interpellé dès son élection aux responsabilités suprêmes. Nous ne manquerons pas de le relancer au plus vite.

Nous respectons la présomption d’innocence mais nous souhaitons vivement que l’abbé MUNYESHYAKA puisse comparaître devant la Cour d’assise et un jury populaire pour que lumière soit fait sur le rôle qu’il aurait joué au Rwanda en 1994. Associations parties civiles, rescapés de la Sainte Famille, victimes du génocide attendent donc avec impatience la décision qui sera prise le 8 novembre 2017 par la Cour d’appel de Paris.

Alain GAUTHIER, président du CPCR.

 

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